Stratégie

Dichotomie entre le dynamisme des pays francophones et anglophones par rapport au digital, à l’innovation et à l’entrepreneuriat | Francis BOUSSOUGOUTH | CI |

Article publié initialement sur Linkedin le 29/10/2018

Traditionnellement les pays anglophones sont de toute façon plus dynamiques d’un point de vue de l’entrepreneuriat alors que les francophones se voient plutôt comme des fonctionnaires. Pourquoi cette différence ? Surtout pour des pays aussi proches que le Ghana et la Côte d’Ivoire, ou encore mieux, le Cameroun avec sa partie anglophone et francophone.

La question n’est donc pas de savoir pourquoi ses pays (ou régions) sont aussi différents par rapport à l’innovation mais tout simplement par rapport à la prise de risque, base de l’entrepreneuriat. Cette dichotomie on la voit à tous les niveaux : le Francs CFA, les projets d’intégrations régionaux, les bourses financières (BRVM vs Nairobi SE), etc… Tout est blocant chez les francophones.

C’est historique. Les pays anglophones ont assumé leur indépendance tandis que les francophones n’ont toujours pas coupé le lien avec la métropole. Tout passe par la France. L’innovation doit venir de la France. L’entrepreneuriat doit venir de la France. Les élites francophones sont juste des adolescents qui refusent de prendre leur destin en main et de s’assumer.

Alors que les Anglophones s’ouvrent au monde entier, les Francophones sont encore régis par de grosses multinationales françaises monopolistiques qui décident de tout, pour tout. Les banques anglophones africaines sont légions. Les banques francophones africaines sont réduites à la portion congrue.

Les fortunes anglophones trustent le haut du pavé alors que les fortunes francophones s’arrêtent au frontière de leurs états et à la politique, pour la plupart – même s’il y a quelques exceptions, évidemment. Exceptions trop exceptionnelles pour être visibles.

Sans compter sur le fait que la « startup » part de « start » pour aller vers « up ». Et que pour aller vers le haut (up), il faut à la fois maitriser les processus de levée de fonds mais également, aller vers les puissances financières c’est-à-dire anglophones (Londres, New-York, Dubai, et Jo’burg ou Nairobi à leurs échelles). Ce que très peu de francophones maitrisent.

Les Francophones sont des suiveurs attentistes. Avec le Digital, il n’y a pas de place pour des bureaucrates avec des idées de bureaucrates. Le monde digital appartient aux flibustiers, à ceux qui prennent des risques. L’Afrique francophone doit arrêter de jouer à « Tanguy » et sortir du cocon familial, au risque d’être une éternelle rentière assistée. Ce qui arrange certains qui parlent en son nom.

Pour répondre à ta question, @Manuel , il y a bien deux Afriques dans l’innovation. Une indépendante qui prend ses responsabilités et s’adapte : les anglophones. L’autre qui attend que l’ancienne puissance coloniale décide pour elle et lui montre le chemin : les francophones.

Et les raisons vont plus loin que dans la seule formation, elles sont dans l’esprit, le « mind ». Les francophones doivent se décoloniser l’esprit et construire un réel écosystème avec main dans la main, privés et publiques avec le même objectif. La vrai émergence. Ce qui pour l’instant n’est qu’un vœu pieux. Juste des enfants “gâtés” et “gâtés”.

Il est écrit dans Génèse 2.24 « L’homme quittera son père et sa mère … » Les francophones n’ont pas lu cette partie.

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