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La soif de technologie: l’Afrique le vaut bien! | Francis BOUSSOUGOUTH | CI |

L’Afrique a soif de technologie. Le continent qui compte 6 des 10 économies ayant la plus forte croissance au monde souffre encore d’un retard certain en matière d’Internet.Les choses évoluent toutefois rapidement avec la mise en place d’infrastructures et une baisse des coûts d’accès au web. L’Afrique compte un milliard de téléphones dont beaucoup de smartphones, et constitue le 2ième marché pour la téléphonie mobile. Selon Deloitte, l’usage du web mobile est l’un des plus développés au monde  et laisse entrevoir un potentiel important pour les applications commerciales.

Dans ce contexte de développement économique et technologique, de nouveaux besoins de nouvelles opportunités surgissent. C’est le cas dans le domaine de la collecte et de l’analyse des données où de grands instituts mondiaux et des acteurs locaux, cherchent à répondre de manière performante aux demandes croissantes (en qualité et en complexité) de leurs donneurs d’ordre. Si les grands instituts d’études mondiaux qui s’implantent sur le continent arrivent le plus souvent avec leurs outils, les acteurs locaux (instituts et entreprises) ont besoin, eux, de s’équiper rapidement de solutions technologiques avancées, permettant de gérer le processus de collecte multimodale des données (mobile, web…) et de reporting des résultats. Ils peuvent le faire en s’adressant à distance aux fournisseurs européens ou américains. Mais en la matière, en Afrique plus qu’ailleurs, la proximité et la possibilité d’échanges directs restent essentielles. C’est ce qu’ont compris certains fournisseurs internationaux qui s’implantent de plus en plus dans les zones les plus dynamiques du continent. Ainsi l’éditeur français des technologies d’enquêtes et de reporting Soft Concept, vient de crée une filiale à Abidjan, pour accompagner les acteurs locaux dans la mise en place de solutions technologiques de pointe. Francis Boussougouth, Directeur de Softconcept Africa, nous en dit plus.

Source: Survey Magazine T4 2016

Survey-Magazine : Vous venez d’installer Softconcept Africa à Abidjan. Avant de parler technologies, pouvez-vous nous présenter votre parcours.

Francis Boussougouth : J’ai au départ un cursus très traditionnel : école de commerce, master d’audit puis Big 5. Une dizaine d’années plus tard, mon ADN professionnel s’articule entre auditeur financier, consultant informatique (Expert SAP) et en Stratégie. Une longue expérience dans les grands comptes (Ernst & Young, Grant Thorton, Exxon Mobil, AstraZeneca, Sanofi, Safran…) et dans l’entrepreneuriat, en Europe (France et Royaume Uni notamment) et en Afrique. Aujourd’hui, c’est toute cette expérience que je mets à profit pour développer Softconcept Africa depuis Abidjan. Mon parcours varié convient parfaitement à ce nouveau challenge, où tout est à bâtir.

Qu’est-ce qui a motivé le projet de Softconcept Africa ?

Softconcept Afica est la somme d’opportunités et de rencontres humaines. J’ai eu à travailler avec Soft Concept lors d’une de mes dernières missions de conseil et j’ai tout de suite identifié le potentiel significatif des logiciels Ethnos pour le marché africain. L’Afrique est un désert des études marketing et des statistiques. Avec le développement des mobiles, cela a ouvert un marché encore très fermé comme si les études via le mobile avaient été créées spécialement pour cet environnement. Mais c’est surtout une simple équation : Ethnos + Mobiles – Désert Marketing = Softconcept Africa. Gérard Danaguezian l’a vite compris car Soft Concept, en accompagnant ses clients européens, se développait de plus en plus sur le marché africain, et s’arrangeait pour fournir un accompagnement personnalisé sur place (support technique, études sous traitées). En mettant à disposition des acteurs économiques africains – que ce soit à Abidjan, Lagos ou Douala – les meilleurs outils du marché, Soft Concept par l’entremise de sa filiale ivoirienne contribue à l’émergence du marché très porteur des études en Afrique.

Pourquoi la Côte d’Ivoire ?

La Côte d’Ivoire est au centre de l’Afrique de l’Ouest dans une zone économique appelée UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine). La zone regroupe des états ouest-africains surtout francophones (hormis la Guinée Bissau qui est lusophone) et est l’équivalent de l’Union Européenne. La Côte d’Ivoire est également membre d’une organisation beaucoup plus importante : il s’agit de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui regroupe les états ouest-africains anglophones, francophones et lusophones. Pour simplifier la Côte d’Ivoire est pour l’Afrique de l’Ouest ce que la France est pour l’Europe d’un point de vue géographique : un pays « carrefour » entre les peuples et les langues. En s’implantant dans la capitale économique Abidjan, la filiale africaine de l’éditeur leader des outils d’enquêtes et de reporting Soft Concept couvre près de 70% du territoire africain en moins de 3h d’avion.

Quels sont les besoins et les opportunités sur le marché Africain ?

Ils sont réellement considérables et tout est à faire. Les firmes multinationales y étaient surtout dans des situations de monopole qui ne nécessitait pas de placer le client au centre de leur stratégie. Avec la Mondialisation et l’émergence d’une classe moyenne africaine, de nouveaux acteurs sont apparus en Afrique. Les monopoles se cassent, la concurrence s’impose et le client reprend ses droits. Dans le domaine des études, les besoins sont tous azimuts. Des groupes comme Ipsos, Kantar et d’autres ont très vite compris que l’Afrique c’était « the place to be », now.

Avec la pression des clients internationaux, la demande d’études high level et la montée en compétence des équipes, l’Afrique se met en ordre de bataille. Fini le marketing de Papa, il faut maintenant comprendre ce qui se passe dans la tête des consommateurs africains et s’y adapter pour prendre des parts de marché. C’est ce que proposent les logiciels d’enquêtes Ethnos aux entreprises et cabinets sur place : des outils technologiques de pointe, faciles à mettre en œuvre et capables d’automatiser la collecte de données, leur analyse avancée et la production de reportings de qualité, sur papier, support électronique ou web. Ethnos, Net Survey et surtout Mobi-Survey sont quasiment incontournables sur ces marchés.

Même les obstacles structurels peuvent se transformer en opportunités et solutions. Les difficultés logistiques ou d’infrastructures et même les coupures ponctuelles de réseau électrique font des enquêtes mobiles de Soft Concept la solution parfaite. Avec sa consolidation des données recueillies en offline puis téléchargées dès le retour à un réseau GSM/WIFI, les outils distribués par Softconcept Africa se jouent des difficultés structurelles

Comme le disait Gilles Leprêtre, Responsable SAP Afrique : « L’Afrique est le Disneyland de l’entrepreneur » et son marché des études est en pleine révolution. Chez Softconcept Africa, nous sommes néanmoins réalistes. C’est vrai, le marché est difficile, challengeant, mais des solutions existent qui répondent aux attentes des acteurs et au Market Research. Notre suite logicielle en fait partie pour concevoir des questionnaires (papier, web, mobile), tirer parti des apports des nouvelles technologies (géolocalisation, photos, sons, vidéos, …) ou déployer les enquêtes dans des pays multilingues (swahili, lingala ou même en téké du Bassin congolais…). Le module Infographique intégré permet d’obtenir des rapports et tableaux de bord de qualité sans compétences avancées en graphisme ou expertise de Powerpoint ou des outils de PAO. Voilà les solutions que nous proposons à nos clients africains, sans oublier le Big Data.

Pouvez-vous nous donner des exemples d’applications que vous avez eu à traiter ?

Malgré notre installation récente, nous avons déjà eu à traiter de nombreux projets (cf. carte ci-dessous). Pour l’instant, nous sommes intervenus essentiellement en Afrique de l’Ouest mais nous prévoyons d’étendre rapidement nos interventions au reste du continent, où les besoins sont vraiment très forts. Voici quelques exemples complémentaires dans le domaine de la Business Intelligence:

– Un responsable d’un réseau bancaire africain avait besoin d’avoir une vision complète des KPIs de son réseau, par agence, ville, pays et zone continentale, et en finir une fois pour toute avec la lourdeur des compilations de powerpoints et de fichier Excel. Web-Reports a été la solution, au-delà même de ces attentes, quasiment en temps réel. A 8h30 il pouvait commencer sa réunion avec le COMEX avec toutes les informations. Avec Web-Reports, vous créez et publiez en quelques clics des applications dynamiques d’accès aux résultats de vos enquêtes, baromètres, tableaux de bord…

– Une compagnie aérienne rêvait de croiser les ressenties de ses passagers à travers les tweets et autres posts, avec ses données internes que peuvent être un problème technique rencontré ou une variation de son chiffre d’affaire par vols. Ethnos Data la fait. Le logiciel leur permet aujourd’hui de récupérer Tweets, Emails et Bases de données internes pour en ressortir des graphiques et des nuages de mots (tag-clouds) de qualité dans une infographie synthétique et intelligente ; et ce de manière autonome. Grâce à l’exploitation des données Big Data, cette compagnie régionale a une meilleure connaissance de son environnement clients.

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